La Rage - Chapitre 6
J’étais hésitant, puis finalement je pensai au fait que je ne pouvais pas accepter le fait qu’elle soit sur le terrain. J’étais sidéré par ce que venait de décider Alban ! Je n’étais absolument pas d’accord.
Elle ne pouvait pas jouer avec nous, de telles brutes, transformées en bêtes lors du jeu. De plus, elle n’y avait jamais joué. Je courus me placer entre elle et lui, serrant les poings : « Il est hors de question qu’elle joue ! C’est moi qui l’ai amenée ici et c’est moi qui suis responsable d’elle ! Je ne veux pas qu’elle termine aux urgences ! Tu es vraiment égoïste ! On peut très bien jouer avec des remplaçants. »
Mais au lieu de se montrer raisonnable, il me répondit avec malice : « Ça se voit que tu ne devines pas les formes qu’elle a derrière ses vêtements : Des seins ok, mais aussi que du muscle. On a une sportive de haut niveau avec nous et toi tu es quoi ? Un amateur ! » Je restai abasourdi.
Mathéo, qui était à mes côtés, plaça une main sur mon épaule. Me voyant nerveux, il me chuchota : « Calme… Calme… » Je l’ignorai. Alban était en train de sous-entendre quoi là au juste ? Qu’elle me surpassait peut-être ? Dans certaines disciplines, je veux bien croire, mais là !
Je ne pouvais pas croire qu’elle avait la capacité de jouer avec nous et je ne voulais pas qu’on la touche. Oui. C’était surtout ça : Je voulais la protéger et pas la voir dans notre univers à nous les gars. Le rubyllard était un jeu de contact…
Je la regardai en coin. Je ne comprenais pas pourquoi elle restait silencieuse. Je laissai ça sur le compte de la timidité bien que si on y pensait, elle ne le semblait pas du tout.
Je lançai mon dernier argument : « Elle n’a aucune expérience dans ce sport ! Elle n’en connait même pas les règles ! » Mathéo me soutenu en rajoutant: « Il a raison. On n’a pas besoin d’elle pour jouer. »
Alban m’écarta de son passage, fit face à Émir et lui demanda avec calme : « C’est à toi de décider. Tu veux jouer ou tu veux nous regarder ? » J’espérai alors de tout mon cœur qu’elle décline l’invitation. Cet espoir fut vain : « Oui. Tout sport est bon à connaître peu importe ce qu’il est et peu importe avec qui. Je vais me changer. »
Je voulus la retenir en lui saisissant le bras. Ce fut trop tard. Elle avait déjà pris la direction des vestiaires et je me trouvai à la rattraper en courant.
Je profitai qu’elle fut seule pour lui reposer la question: « Tu es sûre de vouloir jouer ? Il ne suffit pas d’être sportif pour être sur le terrain. » Elle s’arrêta : « S’il y a de réels risques et que tu te soucies vraiment de moi, tu seras là pour me protéger, non ? »
Je fus étonné et répondis spontanément : « Bien sûr ! » Elle me sourit satisfaite et j’en eus quelques rougeurs sur les joues : « Et bien alors il n’y a aucun problème à ce que je joue ! » Je me sentis idiot de m’être fait avoir ainsi… Est-ce que je lui avais dit ça juste pour éviter de la décevoir ? Je n’étais même pas sûr de pouvoir la protéger.
On arriva au vestiaire et on lui trouva des vêtements à peu près à sa taille dans les réserves du club. Puis je m’éclipsai rapidement avant qu’elle ne se change devant moi. Maintenant, je prenais garde à ne pas me faire avoir. « Attends-moi ! » Je fis un bond et ne pus m’empêcher de me retourner.
Elle se tenait debout encore inchangée, son visage à moitié caché par les survêtements : « Euh… Je voulais dire. Reste derrière la porte mais ne rejoins pas tout de suite les autres. » Je l’écoutai donc et restai derrière la porte sans rien revoir de son corps.
Entretemps, ils avaient déjà fait les équipes quand on fut de retour. Émir était dans l’équipe adverse avec Alban.
Même si elle n’allait donc pas confronter le plus puissant d’entre nous, je ne fus pas rassuré pour autant : j’allais devoir être confronté à elle et par conséquent je ne pourrais pas rester assez proche d’elle pour la protéger si besoin.
Alban se mit alors à lui expliquer les règles, remarquant en effet qu’elle ne connaissait vraiment rien du jeu :
« C’est un peu difficile à expliquer, mais bon, je vais faire de mon mieux alors tu as intérêt à être concentrée. Je n’aime pas me répéter. Comme tu le vois, ce terrain ne ressemble en aucun cas à un terrain de rugby, ni à un terrain de foot. Il est bien rectangulaire mais il n’y aucun but ou de barre derrière laquelle il faut envoyer le ballon.
En fait, le terrain est comme ce que l’on peut voir sur une table de billard en version agrandie. Tu peux constater tous ces trous sur les côtés qui sont placés exactement à la même place que sur une table de ce vieux jeu. Tout à l’heure, on va ouvrir le sac, en haut, en suspension dans l’air, que tu peux voir au centre au-dessus du terrain. » Il pointa du doigt vers l’énorme sac.
« Des ballons de la même forme que ceux du rugby vont se disperser aléatoirement sur le terrain. Il y en aura de 3 couleurs différentes : des rouges, des jaunes et une noire. La couleur rouge correspond aux ballons de l’équipe rouge, donc notre équipe, et la couleur jaune à ceux de l’autre équipe. Maintenant concentre-toi, parce que ça devient compliqué à expliquer.
En fait, pour gagner, notre équipe doit mettre tous les ballons de sa couleur dans les différents trous du terrain. Évidemment, l’équipe ne peut prendre qu’un ballon à la fois et uniquement une équipe peut prendre un ballon. On doit jouer chacun notre tour.
Je m’explique. Si l’équipe rouge a un ballon par exemple, leur but est de se le passer pour le mettre dans l’un des trous du terrain. Mais l’équipe jaune ne peut pas prendre un ballon en même temps. Ils vont donc devoir chercher à saisir le ballon de l’équipe adverse.
Une fois que l’un des joueurs jaunes a le ballon, il ne peut pas se déplacer avec et doit le poser au sol. C’est à ce moment-là que son équipe peut prendre un ballon de sa couleur et essayer de le mettre dans un des trous.
Seulement, rappelle-toi ! Une équipe ne peut pas prendre plusieurs ballons en même temps, sinon ça compte comme une faute. Donc il y a un membre dans chaque équipe qui doit prendre le ballon quand c’est le tour de son équipe, ce qui évite des problèmes. C’est le passeur.
Sinon, comme tu peux le voir, le terrain est très grand, plus grand qu’un terrain de foot, et il n’y a pas de trou qui appartient à une équipe en particulier. Cela signifie que l’on est obligé d’être dispersé sur tout le terrain. Lorsque commence le jeu, il y a deux lignes blanches sur la longueur du terrain : chaque équipe a sa ligne et on doit se positionner derrière.
Une dernière chose ! Il est interdit de toucher le ballon noir sinon l’adversaire peut jouer deux fois de suite : en gros, on doit leur retirer deux fois le ballon. Le ballon noir devra être mis dans l’un des trous lorsque l’on y aura mis tous les ballons rouges et c’est alors que la partie se terminera.
Cependant, la plupart du temps, il se trouve qu’une partie peut durer vraiment longtemps. Donc dans notre cas, on limite le temps de notre partie à quatre heures avec une pause de dix minutes toutes les demi-heures. Bon. Voilà. Terminé. J’espère que j’ai été clair. Des questions peut-être ? »
Quand il eut terminé, je fus soulagé : enfin ! Il n’était pas trop tôt ! J’étais venu pour jouer après tout !
Malgré ça, je fus bien forcé d’admettre que je n’aurais pas fait mieux et plus précis comme explication. Ceci dit, il y avait tellement de trucs à comprendre et à retenir que je ne pouvais croire Émir lorsqu’elle hocha la tête pour indiquer qu’elle n’avait pas de questions.
Il était maintenant temps de commencer à jouer et de voir ce dont ce que cette « sportive » avait dans la peau ! Ah là là… Je m’inquiétais tellement pour elle.
Baba se rapprocha de moi et me murmura : « Tu es vraiment amoureux toi. » Mathéo qui était là poussa légèrement Baptiste : « Arrête de l’embêter… Il a quand même raison. Une fille qui joue avec des mecs quand même ! Ça ne doit pas être courant. » J’aimais bien Mathéo, c’était un type bien et compréhensif.
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COMMENTAIRES
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2 Commentaires
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Typhaine Rex
Il a l’air intéressant ce sport ^^
Darkhelde
Oui on peut dire qu il est assez particulier xD